
Du Vangr Gata
HED Chapitre 7
Deux hommes se faisaient face au centre d’une arène entourée de haut mur de trois mètres prolongeant de grandes tribunes s’élevant sur plusieurs dizaines de mètres et parsemés de multiples écran holographiques situés au niveau de chaque tribunes. Ces dernières étaient pleines à craquer, affichant une grande diversité d’ethnies, du Winks à l’humain la tension était à son comble. Tous claquaient leur pied droit contre le sol, augmentant ainsi la frénésie ambiante et stimulé les deux combattants qui se jaugeaient depuis leur entrée dans l’arène. Soudainement l’un des deux hommes lui pour l’éviter par le côté. Il était aussi vif qu’un chat et révéla plusieurs aiguilles au bout de ses doigts et les lança sur son opposant, il lui infligea ainsi de nombreuses blessures qui lui sectionnèrent quelques artères alors que ses outils se fichèrent dans le mur après avoir travers de part en part le corps du blessé. Ce dernier s’enragea et dégaina sa règle en direction le Mundir lui faisant face :
- Viens goûter de ma lame et que Taurink me prête sa force !
- Je doute que ton dieu lui-même puisse te sauver ...
Ils s’engagèrent tout deux dans un enchaînement de coups tout aussi meurtriers les uns que les autres, le Mundir esquivait finement les mouvements de règle tout en visant les articulations du Taurank. La force de frappe du Taurank s’affaiblissait à chaque mouvement et sa vision se troublait fatalement, au bout de quelques respirations, le corps imposant du Taurank s’affaissa sur le sol de l’arène en se baignant dans son sang. À ce moment l’animateur apparu au-dessus de la scène et pris la parole :
- Quel combat palpitant ! J’en ai des frissons du début à la fin et vous ?
La foule acquiesça en frappant du pied à un rythme frénétique, faisant trembler l’arène et les tribunes.
- Excellent ! Préparer-vous, le prochain combat risque d’être diablement intéressant ... Les paris sont de nouveaux ouverts donc n’hésitez pas à supporter votre GLADUS de prédilection ! Ce combat opposera l’humain EthanCrow qui a su à battre GodCrama en dépit d’un orgueil surdimensionné, contre lui se dresse le célèbre limier du Monarque Divin A’ Bi. Vous l’aviez sûrement remarqué, à de nombreuses reprises, au côté du Monarque Divin, excellant dans la traque des divers opposant de son maître qui a raté l’illumination il y a de cela une dizaine d’années. Trêve de bavardage et laissez donc entrer nos deux GLADUS !
Les deux portes de l’arène s’ouvrirent automatiquement à ses mots, alors qu’au même moment, dans les tribunes officielles, les différentes autorités avaient déjà informé leur supérieur du retour et surtout de la présence de l’Intendant du Palais sur le Captenon et de l’étrange ressemblance d’un des GLADUS avec ce dernier. Ils sont tous devenus plus attentifs en entendant l’animateur nommer notre protagoniste, essayant, pour certains, inconsciemment de se rapprocher des vitres blindées des tribunes alors que d’autres scrutaient attentivement les mouvements de la loge privée de l’Héritière. On pouvait y distinguer une grande silhouette surmontée de ce qu’on pouvait distinguer comme un haut couvre-chef, une silhouette élancée et gracieuse le rejoignit devant la baie vitrée qui se trouvait être teintée.
- Il va encore nous faire une scène celui-là ... maugréa l’Héritière.
- Je plains ce soi-disant chien à la botte d’A ’Bi pour ma part, il ne va pas comprendre ce qui lui arrive celui-là, rajouta le paternel avec une expression mi-figue mi-raisin.
Les deux compères continuèrent à pronostiquer le duel à venir jusqu’au moment où un vieil homme apparut à l’une des portes ouvertes, il n’avait que la peau sur les os et était ratatiné sur lui-même. Il semblait avancé difficilement avec une canne mais si on l’examinait de plus près il avait l’air de flotter à quelques centimètres du sol. Arrivé au centre de l’arène et jeta un regard sur la loge de l’Héritière située au-dessus des tribunes attribuées au officiels, apercevant le profil de celle-ci, il eut un rictus arrogant. Il abattit sa canne avec force sur le sol et releva son buste laissant ainsi entendre, au public, les sinistres craquements de ses vertèbres s’entrechoquant et se déplaçant. En quelques secondes le vieil homme rabougri se transforma en un homme de près d’un mètre quatre-vingts, bien conservé par le temps. Les spectateurs avaient le souffle coupé par la scène d’horreur qui venait de se passer sous leurs yeux, après avoir repris leur esprit, ils commencèrent à théoriser sur la technique du limier :
- C’est sûrement une technique de vitalité ! Affirma l’un.
- Non, j’ai déjà vu des enregistrements d’un combat d’un nécromancien, ça doit être une technique interdite, rétorqua un autre.
Amusé par les divagations du public, Di Caterna s’avança sur le balcon ce qui étonna plus d’un officiel :
- Hé l’ami ! Tu ne veux pas me passer ta technique métamorphose pour que je puisse agrandir mon engin de reproduction ?
De nombreux regards se tournèrent vers lui, choqués par le contenu de ses propos. De son côté le limier devient blême à la vue du perturbateur :
- Qu...qu’est... qu’est-ce que tu racontes ! C’est une technique suprême qui m’a été conféré par feu le Monarque Divin A’Bi, scélérat ! Répliqua-t-il en essayant de garder contenance.
- Ne me dis pas que ton engin a rétréci durant tes trois ans de sommeil le vieux.
EthanCrow sortit de l’ombre de l’autre porte et toisa son géniteur du regard, ce dernier secoua sa main d’où il fit apparaître un magnifique éventail avec lequel il s’éventa :
- Où va tu trouver ça, le mien est bien au-dessus de la norme et c’est bien pour cela que je dois diminuer sa taille pour éviter de faire souffrir tant de jeunes donzelles le soir venu.
Ses paroles firent enrager tout la gente masculine de l’arène, alors que la gente féminine était partagé entre avoir du dégoût pour ce personnage si arrogant tandis que d’autre rougissaient à ses paroles en pensant à son corps d’athlète. Ceci ne fait qu’accroître la colère de leur conjoint dont certains ne purent s’empêcher de cracher du sang tellement ils en voulaient à Niwel. Ethan quant à lui faisait ces exercices d’étirements comme si les paroles de son père lui passaient au travers. L’animateur voyant l’agitation ambiante, s’empressa de reprendre la parole :
- Nos deux concurrents sont arrivés et prêt au combat, alors que le combat commence !
Le limier activa son FENLU dans sa canne, la faisant rougir, plus elle rougissait sous l’effet de la chaleur, plus une longue corde apparaissait, au bout de quelques instants un immense fouet se trouva alors dans sa main gauche. Satisfait de sa démonstration de force, il jeta un coup d’œil à Ethan, il fut surpris de voir son adversaire en train de dessiner il ne sait quoi sur le sol de l’arène :
- Qu’est-ce que tu fabriques ? T’es venu pour te battre ou pour une séance d’art ?! l’harangua-t-il.
EthanCrow venait de finir d’écrire différents chiffres dans des cases prédéfinies et jeta alors un caillou sur son œuvre :
- Ce n’est pas de l’art mais une marelle. Ça te dit de tester ? Lui répondit-il avec sérieux.
- Je ne sais pas ce que c’est ta marelle mais t’as intérêt à te bouger sinon je viendrais te chercher de moi-même !
- Non mais sérieusement, tu ne veux pas essayer ? C’est un jeu d’adresse vieux comme ma Terre, même les bambins le connaissent !
En entendant les propos de son fils, Niwel ne put s’empêcher de laisser sortir un rire qui fut salvateur pour beaucoup de spectatrices :
- Magnes-toi idiot, t’auras tout le temps d’y jouer après l’avoir battu, lui conseilla-t-il.
- Tss ! Tu vas voir comment je vais utiliser ta carcasse pour jouer à ma marelle vieillarde ! Ce n’est pas avec une technique de métamorphose comme celle-là que tu vas échapper à ta mort ! S’écria-t-il en faisant apparaître ses chaînes nimbées de son FENLU bleu autour de lui.
Il fit tournoyer dans un rayon de trois mètres autour de son corps une de ses chaînes tout en lançant une autre en direction du limier, ce dernier attrapa la chaîne en plein vol :
- Que vas-tu faire à présent jeunot ?
- T’es si pressé que ça d’en finir avec ta pauvre vie toi ...
L’aura de son FENLU s’étendait autour du bras de son ennemi, englobant rapidement la partie supérieure de son corps, soudainement le FENLU d’EthanCrow changea légèrement de couleur, devenant plus profond. Le limier commença à ressentir un froid mordant, la température du haut de son corps chutant dangereusement le rendant de plus en plus blanc. Il sentit son esprit lui échappé, alors qu’il ne sentait plus le bas de son corps, au bout de quelques instants son corps s’affaissa sur le sol de l’arène. Ethan rétracta son FENLU et traîna le corps inerte de son adversaire vers sa marelle :
- Bon alors commençons !
Il jeta le corps qui atterrit sur un chiffre de la marelle, il prit son élan et partit en cloche-pied, arrivé à l’emplacement du corps il le releva et le relança. Il continua ainsi son manège sous les regards dégoûtés de beaucoup de spectateurs et de téléspectateurs. Son père quant à lui secoua la tête désespérée :
- Je n’aurais jamais dû lui faire connaître ce jeu ... Il le détourne encore d’une façon macabre ...
- Tel père tel fils, ajouta Maëlwin amusée.
- Je ne lui ai jamais enseigner la deuxième phase !
- Deux sadiques de naissance ...
Nos deux personnages retournèrent dans la loge, tandis qu’Ethan est escorté hors de l’arène et mené vers de multiples checkpoints l’amenant rapidement devant la porte de ladite loge. Juste avant que les Confédérés attribués à la garde rapprochée de l’Héritière n’ouvre la porte, Ethan les arrêta :
- Je pourrais passer aux toilettes avant de les voir ? C’est que c’est pressant si vous voyez ce que je veux dire, leur glissa-t-il avec malice.
- Et puis quoi encore ? Tu veux un petit passage au spa aussi tant qu’on y est ?! rétorqua Maëlwin qui venait de passer la porte.
- Je suis toujours partant, tu le sais bien, lui répondit-il avec un clin d’œil.
Un des Confédérés l’entourant lui décocha un puissant coup de pied dans les jambes :
- Aucune autorisation à s’adresser ainsi à l’Héritière !
- Tss, je la tutoie quand je veux, t’as rien à dire là-dessus.
Enragé le Confédéré voulu lui donne une autre leçon mais Maëlwin l’arrêta :
- Ce n’est rien, il n’a pas les mêmes notions de respect que la majeure partie de la société. Faites-le entrer et attendez pour le ramener dans sa geôle.
Ils le poussèrent donc dans la loge, ils retraversèrent la porte et attendirent son retour.

Delwin